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L’ONU opte pour une nouvelle stratégie

Isabelle Mandraud/Le Monde
Frustré par l’échec des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, l’émissaire des Nations unies, Christopher Ross, sollicite l’implication de la communauté internationale
L’émissaire au Sahara occidental du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, Christopher Ross, change de méthode. Après s’être rendu pour la première fois, le 31 octobre, à Layoune, la capitale du Sahara occidental annexée par le Maroc en 1975, le représentant des Nations unies a annoncé qu’il mettait fin aux négociations informelles, sans cesse infructueuses, entreprises depuis des années sous l’égide de l’ONU entre le Front Polisario et le Maroc.
A la place, a-t-il annoncé jeudi, à l’issue d’un compte rendu de mission à New York, il mènera des consultations avec «les parties internationales clés» de ce conflit qui dure depuis plus de trente-cinq ans, et effectuera «des navettes diplomatiques».
Une façon d’impliquer un peu plus l’Algérie, qui soutient le Polisario, mais aussi les grandes puissances occidentales lassées par ce dossier, alors que la région sahélo-saharienne, déjà déstabilisée par la crise au Mali, l’inquiète. «La situation au Sahara reste très préoccupante et devrait rester dans le radar de la communauté internationale», a exhorté Christopher Ross devant la presse. Se contenter d’un statu quo, a-t-il ajouté, serait «une grave erreur de calcul». «S’il perdure, ce conflit pourrait nourrir une frustration croissante et déclencherait de nouvelles violences et hostilités qui seraient tragiques pour les peuples de la région», a-t-il souligné.
A plusieurs reprises, notamment après l’enlèvement de trois humanitaires européens en octobre 2011 dans les camps de réfugiés du Polisario à Tindouf, sur le sol algérien, les Sahraouis ont été soupçonnés d’aider les organisations djihadistes, voire de grossir leurs rangs dans le nord du Mali. Des accusations vigoureusement démenties par le Polisario et les ­Sahraouis pro-indépendantistes.
«Je suis terrifié»
«On a déjà dit ça avec la Libye, mais je défie quiconque de trouver un seul Sahraoui avec des terroristes», s’insurge Moustapha Abdeddaim, 50 ans, un militant, ancien enseignant, incarcéré de 2008 à 2011 au Maroc. «Mais je suis terrifié, poursuit-il, car jusqu’à quand pourra-t-on retenir les jeunes, jusqu’à quand croiront-ils aux méthodes pacifiques? Nous sommes très inquiets pour l’avenir.»

L’ONU opte pour une nouvelle stratégie

 
Ce message, Moustapha Abdeddaim est venu le porter à Paris, avec une délégation sahraouie reçue au Ministère des affaires étrangères le 26 novembre, pour plaider de nouveau en faveur du référendum d’autodétermination voulu par l’ONU en 1988 mais jamais mis en œuvre. «Sans le soutien de la France [au Maroc], cela aurait été fait depuis longtemps, dénonce le militant sahraoui. Pourquoi parle-t-on d’autodétermination aujourd’hui pour la Catalogne? Hier au Sud-Soudan? Dès qu’il s’agit de nous, cela devient abstrait!»
Rabat, prêt à accorder une large autonomie à ce territoire qu’il revendique, dans le cadre d’un plan de régionalisation du royaume, est soutenu par plusieurs pays, dont la France et les Etats-Unis. Les rapports entre l’ONU et le Maroc s’étaient cependant tendus en mai lorsque, dans un rapport, Christopher Ross avait critiqué les méthodes marocaines et la répression subie par des Sahraouis, au point que le roi Mohammed VI avait retiré sa «confiance» à l’émissaire personnel de Ban Ki-moon. Depuis, les choses se sont arrangées et Christopher Ross a été reçu par le roi avant d’être autorisé à se rendre à Layoune. Les Sahraouis, eux, dénoncent le maintien en prison de 67 prisonniers, dont 24 arrêtés après le démantèlement du camp d’Agdim Izik en octobre 2010 et toujours en attente de leur jugement.



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